Dans tout style musical qui inclut le chant comme élément de signature, une voix intelligible – correctement conçue pour fonctionner avec les autres éléments de l’arrangement – est la clé d’une production réussie. La compression, qui peut faire bien plus que simplement contrôler la dynamique d’un signal, est l’un des principaux processeurs que l’on trouve dans la boîte à outils d’un ingénieur du son. Avant de décrire comment nous utilisons la compression lors du mixage des voix, il est important de souligner que la compression ne peut pas corriger les erreurs de performance, de technique d’enregistrement ou de tout autre traitement du signal.
Si vous ne l’aimez pas, nous vous recommandons vivement de ne pas utiliser la compression pour les chanteurs dynamiques, car une compression mal appliquée peut réduire la durée de vie d’une performance, entraînant de nombreux artefacts non musicaux difficiles à corriger ultérieurement. Au contraire, la compression peut potentiellement entraîner une mauvaise acoustique, des erreurs de performances vocales et une mauvaise application de l’égaliseur, de la saturation, de la réverbération, etc. Cependant, lorsqu’elle est bien faite, la compression peut faire passer la production au niveau supérieur.
Un autre point qui mérite d’être mentionné est que vous devez vous méfier des réglages de compresseur sévères – des temps d’attaque et de relâchement très rapides, des gains élevés et une réduction drastique du gain peuvent être amusants (et se produire dans la production vocale), mais comme point de départ, vous pouvez utiliser plus réglages modérés pour un son plus naturel.
Voici donc comment nous utilisons les compresseurs lors du mixage des voix.
1. Égalisez votre voix avec Clip Gain avant d’appliquer la compression
Alors que l’égalisation d’amplitude est l’une des utilisations les plus courantes des compresseurs, en utilisant des gains de clip pour fournir un niveau plus uniforme de passages doux et forts, la compression sera appliquée plus uniformément tout au long de la chanson. Cela évitera la compression et le pompage audibles que les compresseurs peuvent parfois donner aux signaux extrêmement dynamiques, y compris les voix.
2. Utilisez plusieurs compresseurs en série
Cela pourrait être utilisé à la place du premier conseil, bien que nous préférions utiliser les deux. Prenez le compresseur et ajustez les paramètres de sorte qu’il applique une réduction de gain modérée (1-4 dB) uniquement aux passages les plus forts. Insérez ensuite un deuxième compresseur plus tard dans la chaîne du signal qui appliquera la réduction de gain de manière plus uniforme (encore une fois, juste quelques dB) tout au long de la performance.
Le but de tout cela est d’éviter les artefacts de compression négatifs en utilisant prudemment deux compresseurs différents – le premier compresseur ne prendra que les parties les plus bruyantes, ce qui empêchera alors le second compresseur de travailler trop fort. L’appariement le plus courant pour cette application est le 1176 éprouvé et le LA-2A moelleux, mais essayez votre propre combinaison de compresseurs – même ceux fournis avec votre DAW préféré peuvent bien fonctionner. De plus, il est recommandé d’utiliser plusieurs compresseurs dans la même chaîne, éventuellement pas les uns après les autres.
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3. Utiliser la compression parallèle
Le mixage d’une piste brute avec une piste traitée est un phénomène courant dans les workflows de production musicale d’aujourd’hui. De nombreux plugins incluent désormais une fonctionnalité de mélange sec et humide, permettant aux utilisateurs de profiter du traitement parallèle. Certains de nos compresseurs préférés avec cette capacité incluent FabFilter Pro-C 2, UAD Empirical Labs Distressor, Soundtoys Devil-Loc Deluxe et plus encore.
Dans des mixages particulièrement serrés, il peut être difficile pour les voix de percer. Dans cette situation, nous pourrions envoyer des voix brutes (ou peu traitées) à une ou plusieurs pistes auxiliaires/de retour, puis leur ajouter divers effets, y compris la compression. Une de ces pistes peut avoir un timbre brillant et aéré, une autre une gamme de bas-médiums prononcée pour la plénitude et la chaleur. Au niveau de la compression, on peut se permettre d’utiliser des réglages plus prononcés, car on va mixer ces pistes avec l’original, ce qui préserve la dynamique globale naturelle.
4. Attention au souffle et au sifflement
La compression a tendance à accentuer la luminosité et la dureté des passages sibilants, et bien que les de-essers soient un outil utile pour résoudre ce problème, trop de compression entraîne une qualité vocale « lisante ». Dans certains mixages pop mettant l’accent sur les hautes fréquences et environ 10 dB de réduction de gain sur les voix, le son peut commencer à sembler grésillant et dur. Nous traquons souvent les passages sifflants et utilisons l’amplification de clip pour réduire leur niveau jusqu’à ce qu’ils nous conviennent. De même, une forte compression sur les respirations profondes avant de chanter peut faire gonfler le son, la respiration sonnant aussi fort ou même plus fort que les paroles. Pour résoudre ce problème, nous pouvons les faire glisser vers une autre piste afin que le traitement ne soit pas affecté.
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5. Connaître les différents types de compresseurs et les mettre en contexte
Il est utile de comprendre les différents types de compresseurs (VCA, FET, optique, MU variable) et comment ils peuvent affecter la dynamique du signal.
Les compresseurs VCA (Voltage Controlled Amplifier) sont populaires pour les bus de mixage en raison de leur capacité à coller l’ensemble du mixage ensemble. Ils donnent une certaine attitude au matériel du programme et ont un rythme distinct qui fonctionne bien à la batterie. Les unités populaires incluent le compresseur stéréo SSL de la série G, l’API 2500 et l’une des deux sections de compresseur de mastering Shadow Hills.
Peut-on les utiliser au chant ? Bien sûr, mais les blocs ci-dessus ont historiquement été davantage utilisés comme post-compresseurs et ont peut-être été considérés comme exagérés lorsque les compresseurs trouvés dans les tranches de console ou d’autres monoblocs matériels étaient disponibles.
Les compresseurs à transistors à effet de champ ou FET font partie des dispositifs dynamiques les plus populaires de tous les temps, y compris pour les applications vocales. Ils sont rapides, brillants et même agressifs lorsqu’ils sont fortement compressés. Ils sont populaires pour leur son vocal simple. Les appareils bien connus qui peuvent être mentionnés sont le 1176 original de Bill Putnam et les nombreux successeurs qui l’ont suivi. Overstayer, les fabricants de l’une de nos unités matérielles préférées, ont leur propre vision unique du compresseur FET. Cela a été appelé l’effet de champ stéréo, qui contient des commandes similaires à celles du style 1176, mais avec des fonctionnalités supplémentaires, notamment :
- Circuit harmonique discret pour donner à la compression une couleur et un caractère riches. Cette intégration vous offre une chaîne d’enregistrement/mixage transparente.
- Contrôle de mélange parallèle – Réglez la compression et les harmoniques aussi agressivement que nécessaire et équilibrez à votre goût.
- Les gains multiples vous permettent de passer d’un contrôle fin à une limitation plus stricte, tandis que la boucle de sidechain externe peut être utilisée pour façonner davantage ou contourner complètement la compression, en pilotant uniquement les harmoniques analogiques.
- Le mode non linéaire apporte un punch créatif et extrême pour une compression énergique équilibrée avec des harmoniques supplémentaires.
Compresseur FET Overstayer. Effet de champ stéréo Overstayer.
Une autre conception de compresseur classique, l’optique ou optocompresseur, utilise un élément lumineux et une cellule optique pour modifier la dynamique d’un signal. Lorsque l’amplitude augmente, l’élément émet plus de lumière, amenant ainsi la cellule optique à atténuer l’amplitude du signal de sortie. Les compresseurs optiques sont connus pour leur réponse dynamique relativement lente et fluide, ce qui les rend plus utiles lorsque vous avez besoin d’un son vocal plus doux et plus détaillé. Cependant, n’hésitez pas à traiter une piste vocale hurlante avec un optocompresseur tel que le célèbre LA-2A, Tube Tech CL 1B ou Manley ELOP. Les compresseurs optiques peuvent être trouvés sous la forme de pédales de guitare, notamment Mira de Walrus Audio. Avec toutes les commandes que vous attendez d’un appareil de compression de qualité studio, le tout logé dans un excellent boîtier, le Mira est un excellent choix pour les guitaristes, bien sûr, mais aussi pour tout ingénieur du son qui réamplifie leurs signaux, y compris les voix.
Et enfin, la conception MU variable, qui comprend des lampes pour effectuer des fonctions d’amortissement. Plus le signal est appliqué au compresseur, plus le courant fourni à la grille du tube diminue, ce qui entraîne une diminution du gain. Bien sûr, selon les performances, les conceptions MU variables ont généralement un genou souple, ce qui se traduit par une qualité de compression douce. Les appareils/plugins populaires incluent Fairchild 660/670, Manley Variable Mu et Arturia Comp Tube-STA.
6. Utiliser les compresseurs pour leurs qualités tonales
Tout comme différentes topologies de compression gèrent la dynamique, chaque compresseur fournira des harmoniques au matériel de programme d’une manière unique et utile. De la chaleur de l’opto LA-2A, des médiums percutants du FET 1176, de la richesse à tube ouvert des variables UAD 175b et 176 mu, à la polyvalence du VCA Empirical Labs Distressor, chaque compresseur a son propre harmonica et saveur qui peut colorer les pistes vocales. Passez du temps avec chaque compresseur, apprenez sa tonalité en plus de la façon dont il gère la dynamique du signal.
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7. Utilisez la compression pour rapprocher les voix de l’auditeur
En utilisant les paramètres appropriés, la compression peut donner aux signaux une meilleure qualité. Nous utilisons souvent la technique des multi-basses parallèles pour donner une immédiateté aux voix, donnant l’impression qu’elles sortent directement des enceintes. L’astuce ici est de ne pas trop compresser chaque pneu. Dans la plupart des cas, une réduction de gain de 3 à 5 dB (et une compensation de gain) avec des réglages d’attaque et de décroissance modérés permettront à la voix de s’asseoir correctement. Nous pourrions utiliser des réglages plus extrêmes sur un bus différent, mais la compression a tendance à réduire la réponse globale des basses, ce qui rend tout signal (y compris les voix) moins ressenti. Une fois que vous avez compris comment rapprocher les voix de l’auditeur, vous pouvez utiliser des effets temporaires tels que la réverbération et le retard pour donner une impression d’espace. Nous pensons que des voix de réverbération trop dynamiques sont une recette pour un désastre. Les passages calmes ne seront pas affectés, tandis que les passages forts flotteront dans la réverbération. Utilisez la compression pour plus de cohérence avant de mélanger avec d’autres effets.
8. Enfin, tenez toujours compte du contexte
La compression n’est qu’un des nombreux outils que nous utilisons pour améliorer un morceau vocal. La façon dont vous appliquez la compression affectera tout égaliseur, saturation, dé-essing, retard, automatisation, etc. que vous pouvez également utiliser sur vos pistes vocales. Pensez à la manière dont la compression modifie ces autres processus et effectuez des ajustements en fonction des besoins du morceau, et non de votre indicateur de réduction de gain.
